Le dimanche, c’est pour le hammam
- Aya Omrani

- Aug 2
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Updated: Aug 10

En Tunisie, la semaine ne commence pas dans l’urgence.
Elle se termine dans le relâchement.
Le dimanche n’est pas un nouveau départ —
c’est un retour.
À l’eau.
À la chaleur.
Aux gestes sûrs.
Ça commence à la maison
Le sac se prépare sans qu’on en parle.
Savon à l’huile d’olive. Ghassoul. Une fouta ou deux.
Peut-être un peigne.
Pas de trousse. Pas de serviette de marque.
Juste ce qu’on utilise depuis toujours.
Pas de rendez-vous.
Seulement la logique tranquille du dimanche.
Le hammam n’est pas un rituel bien-être
C’est un système.
Les seaux éclaboussent.
La vapeur gonfle les murs.
Les voix rebondissent, puis s’effacent.
Une mère frotte le dos de sa fille.
Une tante ajuste un drap.
Une amie verse de l’eau sur les cheveux d’une autre.
Personne ne joue un rôle.
Tout le monde participe.
On ne ressort pas « lumineuse ».
On ressort allégée.
Des ingrédients qui n’ont pas besoin d’étiquette
Tout ce qu’on utilise au hammam est simple.
Mais jamais anodin.
Le ghassoul, mélangé lentement avec de l’eau
Le savon à l’huile d’olive, frotté avec patience
Le gant en laine, rugueux, utile
Une eau de romarin ou de géranium, parfois ramenée de la maison
Rien n’est ajouté pour séduire.
Rien n’est retiré pour vendre.
La beauté n’est pas dans l’apparence.
Elle est dans la fonction.