Diaspora tunisienne : Vous nous manquez, on vous voit, on vous aime
- Aya Omrani
- 13 juil.
- 2 min de lecture
Dernière mise à jour : 27 juil.
Ce texte est pour la diaspora tunisienne; ceux qui sont partis, ceux qui sont restés, et ce fil invisible qui les relie.

15 %.
C’est la part de Tunisiens qui vivent hors de Tunisie.Éparpillés aux quatre coins du monde, apprenant d’autres langues, redessinant leur avenir.Certains sont partis par choix. D’autres, parce qu’ils n’avaient pas vraiment le choix.
Et aujourd’hui, ils vivent entre deux mondes.
Entre la nostalgie et les nouveaux départs.Entre la chaleur d’un chez-soi et l’élan de l’inconnu.Entre appartenir partout… et nulle part.
Le poids du départ
On sait.
On sait que parfois, il y a de la colère.
Pas contre le pays que vous portez dans le cœur, mais contre celui qui ne vous a pas assez porté en retour.
Les papiers qui prennent des mois parce qu’un passeport ne suffit pas.
Les candidatures ignorées avant même d’être lues.
Et cette question qui revient, toujours : “Chez moi… c’est où, maintenant ?”
On sait aussi les soirs seuls, où l’appel à la prière vous manque, où l’odeur d’un mlawi dans la rue vous traverse d’un coup, où l’écho d’un repas de famille vous revient, avec les voix qui se chevauchent, bruyantes et belles.
Mais on sait aussi ce que vous avez construit. Les moments de grâce. Ce jour où, pour la première fois, vous êtes entré dans un endroit où personne ne vous connaissait, et vous l’avez transformé en chez-vous.
Vous êtes la contradiction vivante. La réussite et la douleur. L’exil et la transmission.
Et on vous voit.
Lettre d’amour à la diaspora tunisienne
Vous portez la Tunisie, même sans vous en rendre compte.
Dans la manière dont vous servez le thé à la menthe jusqu’au bord du verre.
Dans ce “Inchallah” glissé presque machinalement, même quand vous n’y croyez plus.
Dans ce besoin de Lablabi quand le monde devient trop froid.
Vous êtes le pont entre ce que nous étions, et ce que nous pouvons encore devenir.
Et rien que pour ça, on vous doit quelque chose.
On vous doit des excuses.
Pour les opportunités absentes. Pour les rêves trop lourds à porter ici.Pour les portes jamais ouvertes.
On vous doit de la gratitude.
Pour avoir fait vivre la Tunisie là où elle aurait pu être oubliée.
Et on vous doit de l’espoir.
Celui que la Tunisie devienne plus qu’un souvenir. Plus qu’un lieu de vacances. Plus qu’une carte postale mentale.
Parce que la Tunisie apprend. La Tunisie change. Et on veut que vous fassiez partie de ce changement.
Revenir, sous toutes ses formes
Chez soi, ce n’est pas une adresse.
C’est une sensation.
Et la Tunisie reste la vôtre, quelle que soit la distance.
Peut-être que vous reviendrez un jour.
Peut-être que non. Peut-être que “revenir”, ce sera un parfum, une chanson, ou une conversation bancale en français et en arabe avec un inconnu, loin de tout.
Mais sachez-le :
La Tunisie ne vous a jamais oubliés.
Et elle ne vous oubliera jamais.
💌
Si ce texte vous parle, envoyez-le à quelqu’un qui comprend.
Parce qu’où que l’on soit, on fait tous partie de la même histoire.
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