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Comment la Tunisie est devenue la capitale discrète de l’argile

Empilement de cartons neutres marqués « Made in Tunisia » avec étiquette logistique et drapeau tunisien — symbole d’un savoir-faire exporté sans folklore.

Il y a un village, au nord, où l’argile a ses règles.

Et les mains les suivent depuis toujours.


Pas pour une tendance.

Pas pour la vitesse.

Mais parce que c’est comme ça qu’on a toujours fait.


Une transmission en filigrane


À Sejnane, l’argile circule de mère en fille.

Sans école. Sans vitrine. Sans chrono.


Seulement le temps qu’il faut.

L’eau. Le soleil. Le silence.


On façonne sans tour.

On cuit sans four.

On peint avec ce que la terre donne : charbon, ocre, roche.


Chaque pièce porte exactement ce qu’elle doit porter.

Ni plus. Ni moins.


Un bel objet, oui. Mais surtout un équilibre.


Le bol de Sejnane n’a pas été pensé pour être vu.

Il a été fait pour servir.


Du couscous. Du lait. Des herbes.


Sa forme n’a pas été dessinée.

Elle a été retenue.


Et les signes — losanges, points, triangles — n’ornent pas.

Ils parlent.

De fertilité. De protection. De continuité.


Quand on le tient, on le sent :

ce n’est pas un objet parfait.

C’est un objet vivant.


Reconnu dans le monde. Ancré ici.



Mais longtemps avant, elle séchait déjà au soleil.

Dans les cours.

Dans les mains.

Sous un tissu.


Pas pour décorer.

Pour tenir.



La Tunisie ne s’est pas déclarée capitale.

Elle l’est devenue.


Parce qu’ici, l’argile ne suit pas la mode.

Elle suit une logique.

Un lien.

Un poids.





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